Catherine PHILIPPE DICKO, dit MARTIN PAYEN
Vive, heureuse, dynamique, toujours en mouvement, voilà peut-être les traits qui me définissent ! j’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies, ici ou ailleurs. En chacune, j’apprends, je découvre, j’aime… et me bonifie en vieillissant ! Aujourd’hui, j’ai envie de partager du mieux vivre, de la joie, de l’intelligence, dans un équilibre écologique, au quotidien et construire durablement, dans un territoire, avec ma petite famille, mes cohabitants, les personnes environnantes, ma famille élargie et mes amis dans la région.
J’aime chanter et le fais souvent avec ou pour Issa ; danser, courir, marcher des heures et des heures, aussi. Je travaille mon accordéon, aimerais trouver du temps pour le piano et la guitare, retrouvez le temps et le plaisir de jouer avec d’autres et partager avec ceux qui le souhaitent. Finir le livre que j’écris, proposer des ateliers d’écriture, de méditation et de balades, retrouver le temps de faire de la photo, des films, développer mon activité de thérapeute à un rythme doux, en me laissant du temps pour le potager, être active sur des projets culturels et artistiques, lancé un modeste ciné-club, une soirée hebdomadaire de danse. Je me sens ouverte.
Ouvrons un peu mon petit livre d’histoire : numéro 3 d’une famille de 5 enfants, j’eus vite besoin de prendre l’air. Jeune mariée, nous partons chez Mère Térésa, partager du temps avec des vieillards et des orphelins, en Inde ; puis au Burundi, enseigner, faire du théâtre, et avoir mon premier enfant, Tanguy, aujourd’hui Papa de deux petits adorables avec Pauline, installés à Grenoble. Puis Lyon, et le Cameroun, un 2e enfant, Baptiste, architecte, qui vécu longtemps à la zad de Notre Dame des Landes.
Aparté : son engagement, suite aux miens, nous amènent pendant deux ans à écrire ensemble, au sein d’un collectif, le livre édité par les éditions du Passager Clandestin « HABITER EN LUTTE, NOTRE-DAME-DES LANDES, 40 ANS DE RÉSISTANCE ». Un ancrage fort pour toutes les utopies poursuivies au long de ma vie, une expérience essentielle, qui après bien d’autres, me font dire, qu’il me semble juste et riche de vivre en habitat partagé, et que j’en ai vraiment envie, tout en n’étant pas dupe des difficultés du vivre ensemble.
Suite de l’histoire : nos chemins divergent avec le Papa de Tanguy et Baptiste, en bonne intelligence. J’enseigne, puis développe l’éducation à l’environnement, la valorisation du patrimoine, la muséographie, dans l’Île Crémieu puis à Saint Etienne et de là, un peu partout dans le monde. Avec mes deux petits, nous voyageons, allons toujours vers les autres et rencontrons petites familles indienne, sénégalaise ou mexicaine, au hasard de gares lointaines et séjournons avec eux. Je deviens muséographe, spécialiste de la médiation culturelle de l’art, fait de la recherche, enseigne à l’université d’Aix Marseille, puis à celle de Niamey au Niger.
Entre temps, je développe le projet fou de filmer les personnes âgées dans le monde, pour mieux réfléchir à la manière de vivre avec elles, ici en France. Et je fais des films, je pars des mois, seule. D’autres se font en équipe aussi. Et c’est ainsi qu’au Sahara, je rencontre Gabriel, coup de foudre. Trois mois après, nous nous marions à Bamako, le 3 mars 2009. Nous vivons en Afrique jusqu’en 2013. Gabriel se forme à la couture et y excelle, nous faisons des films dans le désert, nous vivons en colocation avec 4 nigériens à la lisière de la ville, au milieu des dunes.
Maintenant nous vivons à Port de Terre avec Issa, 8 ans à ce jour, Marie Hélène, cohabitante, Amani, de même. Une nouvelle vie s’installe depuis deux ans, résolument tournée vers le présent et l’avenir avec ce rayon de soleil et de tendresse à faire éclore. Pour vivre en habitat participatif, j’ai vendu ma maison, nous avons cheminé, rencontré des collectifs et écolieux, je me suis formée et me sens investie à fond dans ce nouveau projet. la suite est à découvrir sur place !
Un lien vers l’un de mes films qui parle au plus profond : https://www.youtube.com/watch?v=4ieFb4J0NQo
BLOG catherinemartinpayen.wordpress.com : pas à jour du tout !
Gabriel, Aghali Abrahim DICKO
Né et grandi en Afrique dans une grande famille très métissée, mes goûts sont multiples, et du haut de mes 44 ans, mon histoire est déjà longue ! Élevé strictement par ma Grand-mère qui m’adorait, et qui, le cœur sur la main, nourrissait de nombreux enfants de la ville, j’ai autant appris à faire les pommes de terre sautées que le Kiichi, tuer le mouton de l’Aïd que les bonnes manières !
Je suis passionné par les animaux, toute mon enfance j’en ai élevé par plaisir, j’ai commencé avec les pigeons quand j’avais six ans, après les poulets, et les brebis… Un jour, une biche avait été abattue et j’ai récupéré son bébé, j’ai acheté un biberon et l’ai nourri.
J’ai aussi fait des potagers. Enfant chez ma grand-mère, près du Lac Tchad, je faisais pousser des melons, des aubergines, de la salade, et à Niamey, avec Catherine, nous avions aussi, dans le sable de notre parcelle, des salades, des radis, et d’énormes courges sans oublier notre carré de menthe pour faire le thé ! Et j’ai envie de nous nourrir de nos productions. .
Malheureusement à une époque de ma vie, j’ai dû quitter ma région, mon jardin, et maintenant, de nouveau, avec Catherine et Issa, j’ai eu vraiment envie de revivre à la campagne, qu’Issa s’ouvre à toute cette vie dans la nature, à s’occuper d’animaux, à comprendre les saisons, être dans la liberté, exigeante.
D’autre part, j’aime énormément faire la cuisine, tous mes proches me considèrent comme un bon cuisinier et ne comprennent pas que je n’en fasse pas mon métier, je fais la cuisine au quotidien chez nous. Dans notre lieu collaboratif je fais souvent la cuisine lors d’événements festifs, valorise la production du potager, gére de grands barbecues, et invite les nouveaux arrivants autour d’une nouvelle recette !
J’aime tout faire de mes dix doigts, bricoler, jardiner, couper du bois, réparer, trouver des solutions. J’aime vraiment travailler, me dépenser, avoir le sentiment du travail bien fait, fini. J’aime beaucoup apprendre en observant et discutant avec les autres.
Au Bénin, je me suis formé comme styliste et couturier, j’aime énormément ce métier que j’ai dû un peu mettre de côté en France car je ne pouvais pas en vivre. Mais la couture reste pour moi un grand plaisir et on m’y reconnaît un certain don que ce soit pour faire robes, pantalons, sous-vêtements (!), ameublement, sacs, que sais-je ! Et ma machine à coudre est toujours active quand il s’agit de faire un boubou ou un masque !
J’ai commencé à m’occuper de personnes âgées, à domicile, comme auxiliaire de vie, en arrivant en France en 2013. Pour moi, quand je m’occupe de personnes âgées, c’est comme si je vivais avec mon grand-père ou ma grand-mère, je les écoute totalement. C’est un plaisir pour moi, même si j’ai dû vivre des moments difficiles au moment de la fin de vie de certains. C’est beau d’être avec ces personnes qui racontent des choses, qui t’écoutent et te suivent comme si tu étais leur propre père. Leurs enfants m’ont considéré comme leur propre famille et leurs remerciements me touchent beaucoup. J’ai décidé de continuer ce travail, chez nous, en accueil familial. Un engagement total.
Comme on me l’a appris, mais aussi par nature, je suis calme, tranquille, j’observe avant de parler et m’occupe de ce qui me regarde… Je suis passionné d’histoire, de géopolitique, Je suis un peu incollable sur l’histoire et la géographie africaine !
Étant jeune, je croyais à la révolution, et à cause de cela j’ai contribué politiquement à soutenir des causes que je pense bonnes, mais en fin de compte, j’ai compris que les personnes qui les dirigeaient alors, soi-disant révolutionnaires, étaient corrompues. Depuis lors je porte la douleur et la question : à quoi a servi la mort de mes amis… Au jour d’aujourd’hui je ne mêle pas de politique politicienne.
Mon seul souhait aujourd’hui c’est de vivre avec les autres, calmement, en respectant chacun, et de partager nos expériences et les moments à construire ensemble. Je sais vivre en communauté, grande ou petite, je l’ai pratiqué de longues années, dans des circonstances bien différentes, avec Catherine aussi, et on nous reconnaît très adaptables.